«Une simple inscription sur un bracelet de naissance: «Bébé Boisard, née à 14h42.» Un nom, une heure de naissance. Ce que ce bracelet n'indique pas, c'est l'heure de décès: 15h35. 14h42-15h35: 53 minutes. 53 minutes de vie et une 54e minute qui tombe, inexorablement, telle une lame de guillotine. La douleur, violente, m'étreint. Ses griffes me retiennent désormais dans l'enfer du deuil. 53 minutes auxquelles je me raccroche, pourtant. Ma fille a bien existé. Je l'ai mise au monde et l'ai tenue dans mes bras. Mais son passage sur cette terre fut si bref que certains diront ou penseront que ce n'est pas un «vrai» enfant que j'ai perdu. Vraiment? Ce n'est pas ce que je ressens. Ce n'est pas ce que nous, sa famille, ressentons. L'empreinte qu'Hannah a laissée dans nos vies s'écrit à l'encre indélébile. De cette intime certitude est née l'absolue nécessité de faire exister ma fille. Au-delà des tabous, des phrases maladroites, Hannah ne serait pas oubliée.» Julie Boisard-Pétrissans vit en région parisienne. Mariée et mère de trois enfants, 53 minutes est le récit de son chemin de deuil périnatal.
