Le VER est un roman qui s’insère dans une cité du monde actuel. Imaginons dans cette cité un homme entre deux âges qui vit seul, jusque-là rien de spécial, mais si nous découvrons que cet être est timide et terne, et qu’en plus il est dépressif, notre personnage est, avouons-le, bien mal loti. Est-il pensable que, dépossédé de tout dynamisme et d’esprit positif, cet homme dont la déprime chronique flotte entre des parenthèses lucides puisse, aidé par les circonstances, se révéler socialement utile et même efficace ? Est-il possible que Marcel Marcell, si faible qu’il en est doté de ce qu’on pourrait appeler une bonne dose d’anti-énergie, soit intégré dans un hôpital, au sein d’une équipe médicale marginale, et y devienne indispensable pour rendre l'espoir de vivre à des petits anges ?
Il est à noter que l’avantage d’un monde imaginaire, c’est la quantité de libertés qu’il permet, et toutes les distorsions qui peuvent être prises par rapport au monde réel. Mon hôpital est autant inventé que mes personnages. Alors je me suis accordé tous les droits pour l’organiser à ma guise. Les personnels soignants ne s’y reconnaitront pas, c’est sûr, parce que vraisemblances et ressemblances subordonnées à la fable ont été outrageusement tordues et façonnées de manière à entièrement servir mon propos.